07/12/2005
Climat: les ministres entrent en scène à la conférence de Montréal
Une centaine de ministres de l'Environnement entrent en scène mercredi à Montréal à la conférence de l'Onu sur le réchauffement planétaire, où les tractations s'intensifient pour contrer l'hostilité des Etats-Unis à tout nouvel engagement.
La session ministérielle, qui s'achèvera vendredi, sera ouverte par la secrétaire générale adjointe de l'Onu, Louise Fréchette, et le Premier ministre canadien, Paul Martin.
En marge des séances plénières, les ministres s'engageront dans de nombreux contacts bilatéraux, notamment avec leur homologue canadien Stéphane Dion, qui préside la conférence et se bat pour la sortir de l'impasse.
Le principal enjeu de cette conférence, à la fois 11ème réunion des Etats parties de la Convention des Nations unies sur le changement climatique (CoP-11) et premier rendez-vous des parties au protocole de Kyoto depuis son entrée en vigueur en février (MoP-1), est de préparer l'après-Kyoto.
Le protocole, qui durcit les engagements de la Convention, expire en 2012.
Mais une de ses dispositions prévoit l'ouverture de négociations en 2005 pour de nouveaux engagements des pays industrialisés au-delà de cette date.
Les Etats-Unis, premier pollueur mondial, ont ratifié la Convention mais pas le protocole. Ils participent de plein droit aux réunions sous la Convention mais ne sont qu'observateurs aux travaux sur la mise en oeuvre de Kyoto. Ils refusent tout nouvel engagement international et ils ont rejeté mardi une proposition de compromis de la présidence canadienne.
Les Canadiens, comme les Européens, font valoir l'accélération du changement climatique et espèrent embarquer les Etats-Unis et les pays émergents en pleine surchauffe économique, comme l'Inde et la Chine, dont les émissions de CO2 pourraient dépasser, ensemble, celles des Américains vers 2015.
Pour l'heure, le protocole n'impose aucune contrainte chiffrée aux pays du sud.
Outre l'après-2012, les délégations doivent encore parvenir à un accord sur un système de suivi et de sanction des engagements pris en vertu du protocole. L'Arabie saoudite souhaite sur ce point un amendement au protocole, procédure qui prendrait beaucoup de temps.
Elles doivent également régler le fonctionnement des outils de financement du protocole et de la Convention.
Le fonds d'adaptation du protocole de Kyoto doit aider les pays du sud, parties au traité, à faire face aux effets négatifs du changement climatique et ses bénéficiaires souhaiteraient en avoir la gestion.
Deux autres outils doivent aider les Etats parties de la Convention, le Fonds dédié aux pays les moins avancés (PMA) et le Fonds spécial pour le changement climatique: les discussions concernant ce dernier buttent sur les demandes de l'Arabie saoudite, qui réclame son aide pour diversifier son économie.