Les critiques sont les instruments du philosophes et comme tels, ce ne sont des philosophes !
Il faut entendre ici critique en tant que personne.
Il se peut qu'il soit nécessaire, pour l'éducation du véritable philosophe, que celui-ci ait gravi lui-même tous les degrés où ses serviteurs, les ouvriers scientifiques de la philosophie, demeurent arrêtés - et doivent demeurer arrêtés ; peut-être doit-il lui-même avoir été critique, sceptique, dogmatique, historien et aussi poète, compilateur, voyageur, devineur d'énigmes, moraliste, voyant, << esprit libre >>, avoir été presque tout enfin, pour parcourir le cercle des valeurs humaines et du sentiments des valeurs, pour pouvoir regarder, avec des yeux et une conscience doués de facultés multiples, regarder de la hauteur dans tous les lointains, de la profondeur vers toutes les hauteurs, d'un coin vers tous les éloignements. Mais tout cela ne représente que les conditions premières de sa tâche ; cette tâche veut autre chose encore - elle exige qu'il crée des valeurs.
Les véritables philosophes ont pour mission de commander et de légiférer. Ils disent : << Cela doit être ainsi ! >> Ils déterminent d'abord la direction et le pourquoi de l'homme et disposent pour cela du travail préparatoire de tous les ouvriers philosophiques, de tous les assujettisseurs du passé, - ils saisissent l'avenir d'une main créatrice et tout ce qui est et a été leur sert de moyen, d'instruments, de marteau. Leur << recherche de la connaissance >> est création, leur création est législation, leur volonté de vérité est... volonté de puissance. - Existe-t-il aujourd'hui de pareils philosophes ? Ne faut-il pas qu'il y ait de pareils phlisophes ?...