Marre de courir dans les rues,
J'ai dormi tout le jour
Fatigué d'exister, pas envie d'être libre
De devoir à chaque fois parler pendant des heures et de n'être bon qu'à crier à l'aide
Tu pouvais voir des gens traîner leur vie toute la journée,
De la misère à perte de vue
Certains reculaient même devant l'horreur de la vérité qu'ils constataient avec plus de force à mesure que le temps les rattrapait, que l'enfance les oubliait.
Nous, on criait à la jeunesse de vivre histoire qu'elle oublie ses faiblesses
C'était une façon d'expulser la solitude du tableau intime, et de prolonger encore un peu des instants magiques. La nuit avançait, échappant à nos folles envies d'ivresse.
On était triste.
J'étais fatigué.
En même temps je repensais à tous ces matins où je faisais semblant d'être libre sans jamais parvenir à être heureux. C'était comme pour rire, faire semblant alors que pour d'autres il était plutôt question d'affronter le pire avec la peur de s'envoler dans un soupir de larmes. J'en avais honte à présent.
Tes remarques transformaient leurs visages exsangues au point qu'ils ne doutaient presque plus l'espace d'un instant qu'ils n'eussent jamais été libres. Heureusement que tu étais là avec moi mon frère, mon ami, ma chair, pour me parler encore ; Sans toi impossible de lever les yeux et de tout voir en face, impossible d'accepter d'être délaisser et pourtant on m'a dit: c'est ça grandir.
Je grandis donc, puisqu'il en est ainsi, puisque Dieu s'acharne aussi et puisque la peur de la mort sur mes épaules n'éclipsera jamais en moi l'espoir très fort que me laisse ma liberté et le temps qu'il me reste à vivre.
Comment dire; je ne serais courageux qu'à une condition: reste à mes côtés.